DR MAMOUN MOBARAK DRIBI



Docteur                 


Mamoun Moubarak Dribi

Auteur Chercheur en sciences du comportement et psychanalyse



  • 1.

    Les phobies scolaires





  • Parfois certains troubles du comportement ou des somatisations se manifestent, comme des nausées ou des douleurs abdominales aiguës. Devant cet état de fait, les parents paniquent encore un peu plus, faisant amplifié ces phobies sans s'en rendre compte. Leurs peurs est certes justifiée, mais le remède consiste surtout en l'adoption d'une certaine position qui aurait comme énoncé : «Tu vois cher enfant, nous sentons ta peur, nous savons ta difficulté, nous compatissons avec toi. Mais nous demeurons ferme vis à vis de ce qui t'arrive, car nous savons qu'à un moment donné, du fond de toi viendra une envie et une force qui te feront supporter tout cela et qui te feront dépasser tout ses malaises... ».

     

    Pour réussir la confirmation de cette position, nous devons surtout éviter de paniquer nous les adultes, et ne pas déplacer le problème vers l'école et les études comme étant l'origine du problème. Il y a certes leurs part , mais la véritable structure du malaise est malheureusement composite. Elle réside dans la conjecture de trois niveaux : l'un est propre à l'enfant (il réside dans sa capacité à vivre la frustration et à produire par la pensée et non plus par son petit être désirant et désiré), l'autre niveau concerne la famille (il apparaît dans sa manière de vivre la structuration et de gérer une ou plusieurs angoisses qui durent dans le temps).

  • 2.

    La faille, l’inconscient, l’entreprise et le réel





  • L’entreprise constitue le deuxième espace structurant après la famille, car il y a un discours, des fonctions, des compétences, des enjeux, du jeu, des réussites et des sanctions. Dans cet espace, l’enjeu principal de l’entreprise, est de fédérer les employés, pour réussir à accomplir un travail collectif coordonné, sans clivage, afin d’obtenir un rendement optimal. Sans aliéner les gens, ni faire de pertes à l’entreprise. L’objectif ultime est de serrer de plus près autant que possible, le réel.

    Actuellement, avec la crise économique dans laquelle nous sommes entré au Maroc, comme partout ailleurs dans le monde, plusieurs entreprises vont subir de grandes baisses en termes de chiffre d’affaire! de ce fait, les réductions des emplois vont s’accélérer, et les investissements vont ralentir ! Pour ma part, je crois qu’il est essentiel, afin d’aider et d’accompagner intellectuellement les entreprises et leurs dirigeants, à avoir une autre réflexion sur la manière d’appréhender certains problèmes dont ceux qui se posent à nous en ce moment.

    Vous l’aurez certainement noté, le titre que j’ai utilisé pour cet article, comporte certains indices : il y a une faille, engendré par l’inconscient de chacun, dont les effets vont se faire sentir au sein de l’entreprise, dans son rapport au réel. Prenons comme exemple de ce réel, la baisse des commandes. Ce qui est le cas sûrement pour la plus part des entreprises. Comment réagit-on généralement dans ce cas- là : on baisse les prix en lançant des promotions commerciales, on cherche à fidéliser ses clients, et on prospecte en lançant des opérations marketing… Mais du fait de la réduction des effectifs, et de l’angoisse que cela génère parmi les employés, un très mauvais accueil sera fait, quant à tout changement nécessaire que l’entreprise devra faire au sein de son organisation : changement de poste, exigé plus de travail, demande de polyvalences etc. des résistances vont voir le jour, et des inhibitions vont se manifester !!

     accompagnés par un discours négatif, empreint d’anxiété et de doutes ! bien évidemment chaque entreprise puise dans sa culture et dans ses ressources humaines, ou fait appel à différents experts pour faciliter la mise en place, de tels changements !! Pour ma part, je trouve important d’attirer l’attention sur cet angle, qui fait l’objet de mon titre. La faille !! il s’agit de symbolisation, chacun de nous, pour avancer et évoluer, changer et s’adapter aux contraintes, continuer à apprendre et à désirer, garder une volonté affirmé et assumer les exigences sociale, familiale et intra personnel. Devra symboliser véritablement ce qui est en jeu. Pour se faire, on a recours, à une certaine conceptualisation souvent pré formaté par notre formation et par les représentations psychiques que l’on a de nous et de l’autre !

    ceci fait que trois tendances vont se manifester chez le sujet :

    mythomaniaque, transitiviste, ou compréhensive (cf Lacan). La tendance mythomaniaque va faire que chaque employé, sollicité de manière intense, ou pris dans l’attraction de se sentir obligé de combler le manque de l’autre : son supérieur hiérarchique, son patron (ou patronne) ou simplement son ou sa collègue de travail ; va voir son imaginaire entrer en branle ! des imagos (représentation psychique) archaïques lui feront croire qu’on attend ça ou ça de lui ! ce qui lui fera faire des choses n’ayant aucune objectivité et loin de toute réalité ! la tendance transitiviste quant à elle, fera que les personnes vont fonctionner en doublon les uns vis-à-vis des autres !! chacun va prendre comme modèle, un autre qu’il considère plus adapté au réel et ayant la meilleur réponse face aux contraintes imposé par ce nouveau réel. Le risque ici, c’est la perte de la prise d’initiative, car chaque fonction couvre un champ bien spécifique au sein de l’entreprise. Du fait de ce fonctionnement inconscient, en mode double, plusieurs angles morts au sein de l’entreprise ne seront plus couverts... 

  • 3.

    Les maladies d'amour : La jalousie maladive





  • Ainsi, dans la pensée des structures (à ne pas confondre avec le structuralisme, qui est un courant à part) nous nous intéressons aux fonctionnements(dimension institutionnel) et aux discours (dimension des signifiants) qui font force de lois. De ce fait, un symptôme ou une manifestation psychique ne nait pas seulement d'une expérience traumatisante, mais aussi et surtout d'un fonctionnement induit par un environnements oppressant ou inhibant la dimension de sujet. Rappelons ce qu'est pour nous la dimension de sujet : c'est la capacité qu'a quelqu'un à s'énoncer dans un discours (le sien) en tant qu'être désirant, capable de s'affirmer et de se soumettre dans une relation aux jeux des places et des fonctions. Ainsi quand vous allez me lire ou m'entendre parler de structure paranoïaque ou structure hystérique etc.. cela signifie qu'il y a un fonctionnement ou un discourt qui risque d'entrainer la maladie. Quand j'écris 'entrainer la maladie' j'entends par là, qu'il y a chez certaines personnes une certaine manière d'être et de penser qui rend malade les autres mais elle : celui ou celle qui met en œuvre ce type de fonctionnement ou de discours demeurent indemne comme immunisés du mal qu'elles provoquent. De même quand j'écris ou je dis que : ce problème est engendré par un fait structurel, j'entends par là que le problème que vit quelqu'un n'est pas uniquement du fait de l'environnement ou de la relation avec l'autre, mais qu'il y a quelque chose en lui qui amplifie le mal vécut. Parvenir à résoudre le fait structurel ne solutionne pas toujours la souffrance, mais contribue de beaucoup à rendre moindre le mal vécu ce qui peut être déjà un bon tremplin pour une issue salvatrice. Maintenant que nous sommes armés de ces quelques notions, nous pouvons nous atteler à notre sujet : la jalousie maladive. Chacun de nous connaît une personne dans son entourage qui souffre de ce mal, combien de couples ont divorcés à cause de conflits interminables, combien de femmes et d'hommes vivent dans le doute et l'angoisse, passant à côté de bonheurs durement acquis. Nous allons nous interroger sur la relation qu'il y a entre le fait d'aimer et le fait de devenir malade de jalousie ? Est ce que la jalousie est une maladie en soi? Ou bien est ce que la jalousie n'est que la tête visible de l'iceberg ? Et si c'est la cas de quoi est il question alors ? Je précise que j'entends par jalousie : la jalousie maladive, quant à la jalousie normale je vais la désigner dans cet article par jalousie naturelle.

  • 4.

    Ecouter est un acte d'amour





  • Une discussion se joue comme une valse en trois temps : parler, recevoir le discourt de l'autre en soi, et répliquer si nécessaire... Mamoun Moubarak Dribi Psychanalyste Savoir écouter : c'est faire acte d'amour et de savoir qui s'énoncent en silence L'acte d'écouter n'est pas une mince affaire, cela suppose de savoir faire taire les bruits et les nuisances de soi à l'intérieur.

    Écouter est un acte dynamique, cela suppose que vous vous laisser emporter par le discours de l'autre quand c'est nécessaire et juste, et que vous savez résister quand il le faut. Discuter, parler, c'est échanger. Échanger les avis et les propos, échanger les vérités pour connaître les positions d'autrui. Cela permet d'appréhender l'autre pour le séduire et le convaincre...

    L'acte de parler permet de célébrer un mariage, de bénir une cérémonie, de chauffer les foules dans un meeting politique. Et même de soigner dans une psychanalyse... Mais en fait d'où nous vient cette nécessite d'user des mots? Le fait de parler est il si vitale? Récemment j'ai reçu au cabinet un jeune cadre souffrant de troubles d'angoisse, cela provoquait chez lui des crises de tachycardies qui le terrassaient et menaçaient sérieusement sa vie.

    Il avait consulté beaucoup de cardiologues, mais tout les traitements prescrits n'avaient aucun effet quand les crises survenaient. Sur le conseil de son médecin, il a accepté de consulter un psychanalyste. Lors de la première séance, intrigué il m'a demandé si j'allais l'hypnotiser. J'ai souris en disant que cela n'était pas nécessaire. Il m'a ensuite interrogé sur l'efficacité de la psychanalyse, car il était perplexe : comment une simple discussion allait le soigner, là où de lourds traitements médicamenteux ont failli. Je lui ai répondu que le secret de la thérapie analytique ne résidait pas seulement dans la discussion mais aussi et surtout dans l'acte d'écouter.

    Par la suite durant plusieurs séances je me rendis compte d'un fait particulier : l'analysant avait du mal à parler. La prise de parole était chez lui comme inhibé!! J'ai appris par la suite que ce jeune homme avait un frère ainé muet de naissance, et ce frère ainé n'a jamais accepté cet handicap. L'analysant allait évoquait de douloureux épisodes où son frère entrait dans des accès de furie terribles, où il s'aspergeait d'eau bouillante, ou renversait la table alors que toute la famille mangeait. Quand je demandais la cause de tout cela, l'analysant me donna une explication très particulière : « mon frère ainé nous punissait tous, car il n'acceptait pas de nous voir parler alors que lui en était incapable... » Devant cet état de fait j'orientais la thérapie vers un tout autre axe. Je lui ai posé cette question : « A votre avis, qu'est ce qui faisait souffrir votre frère le plus : qu'il ne puisse pas parler, ou que les autres n'arrivent pas à l'entendre? ».

    L'analysant perplexe me répondit : « ça revient au même je crois, vu qu'il est muet il ne peut ni parler ni se faire comprendre!! ». Je répliquais : « Le fait d'être muet, est ce que cela affecte aussi notre voix intérieur? Celle qui nous permet de faire des prières en silence? ». Je soulignais le fait suivant : « Votre frère vous a tyrannisé car il considérait à tord que la création lui a fait une injustice, mais se faisant il nous révèle la structure de votre famille : je crois que chez vous il n'y avait aucun espace d'écoute ». Sur ce l'analysant me reprit : « Oui en effet, car chez nous personne n'écoute personne, il faut crier pour avoir quelque chose... ».

    Après trois mois de thérapie l'analysant n'eut plus jamais de crises d'angoisse ou de tachycardies. Si j'ai raconté ces quelques propos extrait de thérapie, c'est pour illustrer l'importance capitale que représente l'écoute. Car si nous sommes habités par le verbe nous sommes aussi habités par le désir. Et notre désir a besoin de l'autre, cet autre que nous séduisons que nous voulons capter par nos mots et nos gestes... en fait qu'est ce qui nous intéresse le plus chez l'autre? Sa présence, sa beauté, son corps.. ou son écoute. Le désir qui nous habite et nous titille, nous déstabilise car il est l'énoncé d'une demande qui provient du fond de l'être qui pourrait être formulé de la sorte : « j'ai étais conçu dans le ventre de ma mère, mon corps est parachevé mais mon esprit lui est en manque d'achèvement, il a besoin de toi, besoin que tu l'accueilles en toi pour grandir et s'accomplir ». Ainsi parler apparaît maintenant comme une quête d'un espace, si le ventre reçoit le fétus et lui offre tout ce qui est nécessaire pour se développer le cœur lui reçoit l'esprit de l'autre pour qu'il croisse sainement. C'est ce qui me fait dire qu'écouter est un acte d'amour et don de soi et de savoir.../.






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